
Mandana Moghaddam
Mandana Moghaddam (née en 1962 à Téhéran) a grandi et étudié à Téhéran. En 1978-79, alors qu'elle était encore adolescente, la révolution a eu lieu, transformant l'Iran en république islamique, ce qui a conduit à l'exécution de son père. Moghaddam a été exclue de ses études et a été contrainte à l'exil. Après trois ans de demande d'asile en Turquie, elle est arrivée en Suède. Elle a d'abord vécu à Kristineberg en Västerbotten, puis a passé une période plus longue à Göteborg. Elle vit et travaille désormais à Stockholm, et a travaillé en tant qu'artiste tant en Suède qu'en Iran jusqu'en 2022.
Moghaddam a exposé à la Biennale de Venise, à la Biennale des femmes artistes d’Incheon en Corée du Sud, à la Biennale internationale d’art contemporain de Göteborg, ainsi qu’à la Biennale de Prague. Son travail a également été exposé en Iran, en Turquie, en Suisse, en Allemagne, en France, en Autriche et en Suède, entre autres pays. Elle a réalisé des œuvres d’art public pour des écoles, des hôpitaux et d’autres espaces publics.
Sur commande de la Swedish Public Art Agency, elle a créé une oeuvre en plein air Vinden för oss med sig [Le Vent nous porte] en 2015, une salle ouverte en béton moulé pour Vindarnas torg (Place des Vents) sur le campus principal de l’université d’Umeå, à seulement deux kilomètres de Bildmuseet, sur le campus des Arts.
Son travail et ses réalisations
La capacité de l’art à franchir les frontières culturelles est un thème central dans l’œuvre de Mandana Moghaddam. En englobant la communication humaine, la migration et le féminisme, son art puise son inspiration dans l’histoire culturelle iranienne et les événements d’actualité. Elle travaille principalement avec la sculpture, les installations et la vidéo, et a créé plusieurs œuvres pour des espaces publics. Les matériaux fréquemment utilisés sont les cheveux humains, le miroir-mosaïque et le béton. L’exposition présente des œuvres antérieures et récentes de la série Underlandet [Le Pays des Merveilles] réalisées à l’aide de la technique traditionnelle du miroir-mosaïque aina-kari.
La sculpture Chelgis I (2002), à l’échelle humaine, est entièrement recouverte de cheveux et enfermée dans une vitrine. Le titre fait référence à une fille d’un conte de fées persan dont le nom signifie « quarante tresses ». Moghaddam a créé la nouvelle sculpture What they gonna do with the inevitable growth of sprouts? (2023), ainsi qu’une nouvelle œuvre de la série Underlandet (2023), spécialement pour Bildmuseet.
Le titre de l’exposition, Woman Life Freedom, nous rappelle la jeune étudiante kurdo-iranienne Mahsa Jina Amini, décédée le 16 septembre 2022, peu après son arrestation par la police des mœurs iranienne, accusée de ne pas porter son voile correctement. Sa mort a déclenché des manifestations nationales pour les droits humains sous le slogan « Femme, Vie, Liberté ».
