Per Molander et les amoureux de l’histoire de France ont rendez-vous le 5 octobre à l’occasion de la présentation de « L’erreur de Condorcet »
Si Jean Antoine Nicolas Caritat, Marquis de Condorcet, est bien le protagoniste du livre, ce dernier n’est pas pour autant une biographie. D’après Per Molander, il s’agit “plutôt d’un traité de philosophie politique basé sur des matériaux historiques et sociologiques”. Pour l’auteur, tout l’enjeu du livre est de monter à quel point le marquis est, à son époque, un penseur moderne. Le livre “s’adresse à ceux qui s’intéressent de manière générale à la civilisation française mais aussi à un public plus large tourné vers les questions fondamentales de la politique – le rôle de l’état, les effets de la globalisation, etc”.
Mathématicien, philosophe et homme politique
Curieux et très cultivé, Condorcet (1743-1794), se passionne pour de nombreux domaines. Issu d’une famille noble, il se distingue comme mathématicien en 1765 par son “Essai sur le calcul” intégral. Puis, il entre à l’Académie des sciences en 1769 à l’âge de 26 ans. Doué et brillant, l’Académie française lui ouvre ses portes en 1782. Il aime également les mathématiques appliquées, l’économie et le progrès social. Ami de Turgo, Voltaire et d’Alembert, il évolue dans les cercles éclairés parisiens. Condorcet marque son aussi son époque à travers ses combats contre la peine de mort et l’esclavage et lutte en faveur de l’égalité des droits.
Député à l’assemblée législative et à la Convention, il propose un projet de réforme de l’instruction publique en 1792 où il prévoit cinq niveaux d’instruction : les écoles primaires, les écoles secondaires, les instituts, les lycées et la Société Nationale des Sciences et des Arts.
Proche des Girondins, il ne vote pas la mort de Louis XVI. Une décision qui l’oblige à vivre caché de juillet 1793 à mars 1794, il loge chez son amie Madame Vernet. Il y rédige son dernier grand ouvrage : “Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain”. C’est lorsqu’il quitte le domicile de son amie, afin d’éviter de la mettre en danger, qu’il est retrouvé et placé dans la maison d’arrêt de Bourg-la-Reine. Il y décède deux jours plus tard, d’après plusieurs thèses, d’épuisement général. La thèse du suicide n’ayant jamais été confirmée.
Condorcet était un homme profondément convaincu du développement imminent des sciences. Il défendait bec et ongles l’idée que le progrès de l’humanité tenait à une éducation bien orientée. “Toute société qui n’est pas éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans”, aimait-il répéter.
En savoir plus :
La présentation de “L’Erreur de Condorcet” a lieu au Historiska Museet, Narvavägen 13-17, Stockholm, (Röda rummet) le jeudi 5 octobre à 19h.
Entrée gratuite. Vente du livre sur place.