La 29ème édition du Stockholm Filmfestival se tiendra du 7 au 18 novembre 2018. La sélection de cette année se veut engagée et mettra l’accent sur les menaces qui, entre populisme grandissant et fake news, pèsent sur la démocratie.
Récompenses et invité.e.s
On sait d’ores et déjà que l’actrice suédoise Gunnel Lindblom recevra le Stockholm Achievement Award pour l’ensemble de sa carrière. Elle a notamment tourné à de nombreuses reprises avec Ingmar Bergman qui lui a offert des rôles dans ses plus grands films : Le Septième Sceaux, Les Fraises Sauvages, Le Silence, Scènes de la Vie Conjugale…
Mary Harron, réalisatrice du film culte American Psycho, se verra quant à elle décerner le Stockholm Lifetime Achievement Award et présentera nouveau film Charlie Says qui met en scène une période de la vie du criminel Charles Manson du point de vue des femmes utilisées pour commettre les crimes qu’il commanditait.
Le réalisateur iranien Asghar Farhadi, habitué des festivals et récompensé à de nombreuses reprises, recevra pour sa part le Stockholm Visionary Award. Il présentera également son nouveau film Everybody Knows, un drame familial situé dans un village viticole de Castille, avec Penelope Cruz et Javier Bardem.
Quelques temps forts du cinéma français au SFF
Plusieurs films français marqueront à n’en pas douter cette 29ème édition. Le sulfureux Gaspar Noé, récompensé au SFF en 2002 pour le très controversé Irréversible, revient à Stockholm cette année pour présenter Climax, son nouvel opus sans concession. Il s’agit d’une comédie musicale horrifique qui suit un groupe de danseurs lors d’une fête qui vire au carnage. Rassemblant toutes les obsessions du réalisateur, Climax s’annonce comme une expérience extrême, terrifiante et jubilatoire.
La réalisatrice Sarah Marx viendra quant à elle présenter son premier long-métrage, L’Enkas. Cette « odyssée contemporaine », d’après les mots de la réalisatrice, relate la sortie de prison du jeune Ulysse (Sandor Funtek, repéré notamment dans La Vie d’Adèle) et la difficile réinsertion qui s’impose à lui.
Une autre réalisatrice française viendra présenter un premier long-métrage : Vanessa Filho, dont le film Gueule d’Ange, présenté en compétition officielle à Un Certain Regard raconte la relation chaotique d’une mère-enfant (Marion Cotillard) avec sa fille de huit ans.
À ne manquer non plus, le deuxième long-métrage de Yann Gonzalez, dont la singularité et le talent, unanimement reconnus par la critique, en ont fait l’un des réalisateurs les plus enthousiasmants du renouveau du cinéma français. Un Couteau dans le Cœur est une immersion fantasque sous forme de thriller tragi-comique dans le monde de la production pornographique gay des années 1970.
Je Vois Rouge, de Bojina Panayotova, se situe pour sa part entre film d’espionnage et film de famille. Originaire de Bulgarie, la réalisatrice mène une enquête dans les archives familiales et nationales, à la recherche des liens entre secrets d’État et secrets de famille dans la Bulgarie communiste de son enfance.
Films français présentés au SFF :
- L’Enkas (The Truk), de Sarah Marx
- Gueule d’Ange (Angel Face), de Vanessa Filho
- Les Chatouilles (Little Tickles), de Andréa Bescond & Eric Métayer
- Les Filles du Soleil (Girls of the Sun), de Eva Husson
- Climax, de Gaspar Noé
- Un Couteau dans le Cœur (Knife + Heart), de Yann Gonzalez
- Le Monde est à Toi (The World is Yours), de Romain Gavras
- En Liberté ! (The Trouble with You), de Pierre Salvadori
- Les Estivants (The Summer House), de Valeria Bruni Tedeschi
- Je Vois Rouge (I see red people), de Bojina Panayotova
Co-productions françaises :
- Diamantino, de Gabriel Abrantes
- The heiresses, de Marcelo Martinessi
- The Load, de Ognjen Glavonić
- Sunset, de László Nemes
- Donbass, de Sergey Loznitsa
- Los silencios, de Beatriz Seigner
- Manta Ray, de Phuttiphong Aroonpheng
- Asako I&II, de Ryûsuke Hamaguchi
- Dear son, de Mohamed Ben Attia
- Cold war, de Pawel Pawlikowski
- Everybody knows, de Asghar Farhadi
- Sibel, de Guillaume Giovanetti & Çagla Zencirci
- Vision, de Naomi Kawase
- Sofia, de Meryem Benm’barek
Courts-métrages :
- Gabriel, de Oren Gerner
- La Belle Affaire (Private Eye), de Constance Meyer
- De Natura, de Lucile Hadzihalilovic
- The Labyrinth, de Laura Huertas Millán