
Victorine Grataloup
Victorine Grataloup est une curatrice, chercheuse et directrice d’institution culturelle, dont le travail se situe au croisement de l’art contemporain, de l’engagement social et des pratiques collaboratives. Depuis 2022, elle dirige Triangle-Astérides, centre d’art contemporain d’intérêt national et résidence d’artistes situé à la Friche la Belle de Mai à Marseille, reconnu pour son soutien aux artistes émergents et ses projets ancrés dans des dynamiques collectives et internationales.
Originaire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, Victorine Grataloup a suivi un parcours universitaire riche et exigeant : elle a étudié l’histoire et la théorie des arts à l’EHESS (Paris), à la Humboldt Universität de Berlin, ainsi qu’à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, où elle a également enseigné l’économie de l’art pendant six ans.
Co-fondatrice de plusieurs plateformes curatoriales indépendantes, Victorine Grataloup est notamment à l’origine de Qalqalah, une plateforme trilingue (français, arabe, anglais) de recherche, d’échanges artistiques et d’édition, développée aux côtés de Line Ajan, Virginie Bobin, Montasser Drissi, Vir Andres Hera et Salma Mochtari. Qalqalah explore des formes d’écriture critique et artistique qui traversent les frontières linguistiques, géographiques et disciplinaires.
Elle est également membre fondatrice du Syndicat Magnifique, un collectif curatorial engagé, composé avec Thomas Conchou, Anna Frera et Carin Klonowski, qui interroge les conditions de production de l’art, la représentativité au sein des institutions culturelles, ainsi que la manière dont les récits collectifs sont façonnés.
Avant de prendre la direction de Triangle-Astérides, elle a collaboré avec plusieurs structures majeures de l’art contemporain en France, telles que le Palais de Tokyo, KADIST, Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, ou encore le CNEAI, développant une expertise transversale à la fois théorique, critique et opérationnelle.
Son approche curatoriale se distingue par un fort ancrage dans les questions politiques et sociales. Elle s’intéresse particulièrement aux représentations minoritaires, aux imaginaires collectifs, aux formes d’hospitalité dans les institutions culturelles, et aux affects dans les pratiques artistiques. Son travail est profondément marqué par une volonté de faire dialoguer les cultures, les langues et les récits, en soutenant des formes d’art qui interrogent le monde tout en le réinventant.
