Panorama du système d’études de médecine en Suède

Modalités d’accès aux études médicales
Tout comme le système français, le système suédois encadrant les études médicales repose sur un nombre de places limité (numerus clausus). En revanche, cette limitation intervient à l’entrée à l’université et il n’y a pas de concours. Si le candidat a de très bonnes notes au lycée, il peut être admis directement. Dans le cas contraire, il lui faut passer des tests théoriques (sciences, anglais, suédois) et des entretiens afin de déterminer son aptitude à devenir médecin. La procédure est identique pour les étudiants étrangers, ce qui suppose la maîtrise du suédois ou d’une autre langue scandinave. Il existe des formations en anglais, mais elles ne permettent pas d’obtenir l’autorisation d’exercer en Suède.
Il est sans surprise extrêmement difficile d’intégrer le cursus de médecine en Suède et certains candidats attendent plusieurs années avant de pouvoir commencer leurs études faute de place. Le numerus clausus est d’environ 1300 places par an actuellement. Il faut cependant noter qu’il est plus facile d’entrer dans une université du nord de la Suède qu’à Stockholm, où l’université médicale, l’Institut Karolinska, est très coté. En revanche, une fois que l’on est admis dans l’une des 7 universités proposant des études de médecine, il n’y a plus aucune sélection jusqu’à la fin des études. (Göteborg, Linköping, Lund, Stockholm (Karolinska institutet), Umeå, Uppsala et Örebro)

Durée et organisation des études
Les études de médecine en Suède sont découpées en 11 semestres. Les quatre premiers semestres sont consacrés aux sciences fondamentales, les suivants aux disciplines médicales. A noter l’existence d’un semestre obligatoire de chirurgie. Les études sont très axées vers la pratique ; dès le 6e semestre les étudiants sont en stage à l’hôpital quasiment à plein temps. Ils s’y voient confier de très larges responsabilités sous la supervision d’un médecin. Les études comprennent très peu de cours magistraux, les étudiants étant censés apprendre dans les livres. En revanche, beaucoup de séminaires sont organisés en petits groupes où les étudiants travaillent sur des cas cliniques. L’objectif est d’apprendre la médecine en situation, pendant les stages, où les médecins se font un devoir de transmettre leur savoir à l’étudiant, tout en le laissant faire ses preuves.

L’internat
Après les 11 semestres, l’étudiant obtient un master en médecine (Läkarexamen), obligatoirement suivi d’un minimum de 18 mois de stages (Allmäntjänstgöring, AT) dans différents services (médecine interne, psychiatrie, médecine générale et chirurgie). Ce n’est qu’après les stages que l’étudiant obtient son diplôme de médecin (läkare) auprès de l’administration des affaires sociales (Socialstyrelsen) et qu’il est officiellement habilité à exercer la médecine générale.

La spécialité
Après avoir reçu son diplôme, un médecin peut candidater pour une place en apprentissage de spécialité (Specialtjänstgöring, ST) dans la ville et l’hôpital de son choix. Il n’y a pas de procédure centralisée de candidature et le médecin devra attendre qu’une place se libère dans la spécialité et l’établissement demandé pour pouvoir commencer son programme de formation. Il y a 52 spécialités reconnues en Suède ; les programmes de spécialisation durent au minimum 5 ans et conduisent au diplôme de médecin spécialiste (specialistläkare).
Contrairement au système français, il n’y a donc pas d’examen du type Épreuves classantes nationales (ECN), les places sont à pourvoir selon les besoins de chaque établissement. Le recrutement se fait comme pour un emploi classique : le candidat répond à une offre et son dossier est étudié en fonction de sa qualité.
Les étrangers déjà titulaires d’un diplôme de médecine et souhaitant réaliser une spécialité en Suède devront préalablement obtenir une autorisation auprès de Socialstyrelsen pour pouvoir exercer la médecine en Suède. Une très bonne maîtrise du suédois est alors exigée, car c’est la langue de la pratique quotidienne d’un médecin en Suède. La procédure de spécialisation est ensuite la même que pour les médecins suédois.

Pourquoi faire ses études de médecine en Suède ?
L’un des avantages majeurs réside dans l’admission qui se fait sur dossier et mérite du candidat tant en première année qu’au moment de l’inscription en spécialité. Cela est très différent du système français qui repose essentiellement sur concours et classements (PACES et ECN). En revanche et comme c’est également le cas en France, le nombre de places très limité pour entrer en première année encourage l’exode des jeunes Suédois vers des pays d’Europe qui proposent des études de médecine en anglais, comme par exemple la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque. Les flux sont importants : il y a environ 300 étudiants suédois en médecine en Hongrie, 900 en Pologne.
Autre différence majeure entre les systèmes français et suédois, la partie pratique est présente beaucoup plus tôt en Suède. A l’inverse, la partie théorique est moins importante et ce qui peut conduire à une connaissance moins large de l’éventail des pathologies, l’apprentissage du médecin suédois se faisant au gré des cas pratiques rencontrés.
La présence de la chirurgie très tôt dans le parcours du jeune médecin est un point positif pour les candidats souhaitant se destiner à ces spécialités.

Liens utiles :
www.lakarutbildningar.se (général, en suédois)
www.slf.se/Info-in-English (général, en anglais)

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